Comprendre la procrastination et en sortir
Vous aussi, vous procrastinez parfois, et vous vous en agacez ? Vous en souffrez parce que la procrastination est souvent associée à de la paresse ?
Ce phénomène touche de nombreuses personnes, qu’elles soient étudiantes, professionnelles, aient des difficultés à agir, ou soient simplement désireuses d’améliorer leur gestion du temps. Dans cet article, j’évoque les mécanismes psychologiques derrière la procrastination, ses causes, ses impacts et l’ approche efficace pour la surmonter.
Définition et Compréhension de la Procrastination
Qu’est-ce que la Procrastination?
La procrastination peut être définie comme l’habitude de reporter à plus tard une tâche ou un comportement « nécessaire ». Cette tendance à remettre au lendemain ce qui pourrait être fait aujourd’hui peut avoir des conséquences néfastes sur différents plans et sur notre bien être en premier lieu.
Les Mécanismes Psychologiques
Les raisons qui poussent à procrastiner sont souvent liées à des facteurs tels que l’anxiété, la peur du jugement ou du rejet, le perfectionnisme et la pression sociale. Ces émotions peuvent nous empêcher de nous concentrer sur nos objectifs, entravant ainsi notre capacité à terminer nos tâches dans les délais définis.
Les Causes de la Procrastination
Des raisons qui viennent de nous
Parmi celles-ci, on trouve notamment le manque de motivation. Ce qui signifie souvent que l’action à réaliser nous parait sans intérêt, ou ennuyeuse, si ce n’est pire ! Il peut s’agir ici de la valeur que nous associons au résultat, ce qui renvoie à la question du sens. Et il peut être également question de valence émotionnelle autrement dit de la qualité agréable ou désagréable d’une situation, du plaisir éprouvé (et donc de l’énergie qui en résulte) pendant que l’on réalise l’action ou lorsqu’on en observe le résultat. Notons que parfois la procrastination est liée à un besoin d’excitation : une tâche réalisée à la dernière minute, lorsqu’on n’a plus le choix sera plus stimulante que si elle est planifiée.
La procrastination peut parfois résulter de l’incapacité à s’autodéterminer, et dans ce cas, c’est la question de nos besoins et de nos intentions qui se pose. Il y a fort à parier que nous éprouvions de la confusion et ayons besoins de les clarifier.
Des problèmes cognitifs peuvent générer de la procrastination, comme une difficulté à se concentrer, à raisonner ou à s’adapter, parce que nous sommes dans une situation nouvelle qui bouscule nos repères.
Si nous avons le sentiment d’être aux prises avec des problèmes de procrastination récurrents, il est probable que cela vienne de la vision que nous avons de nous-même et de croyances limitantes bien ancrées, dont nous ne sommes pas toujours conscients, comme :
La peur de l’échec : La crainte de ne pas être à la hauteur, d’être jugé ou critiqué peut nous amener à reporter une tâche par peur de décevoir.
Le perfectionnisme : Le désir que tout soit parfait peut nous paralyser et nous empêcher de commencer, car nous redoutons de ne pas être à la hauteur de nos propres exigences. Mieux vaut, pour une personne marquée par un driver[1] « Sois Parfait » une action non réalisée que mal réalisée.
Le manque de confiance en soi : On doute de nos capacités et on redoute de ne pas réussir, ce qui peut nous amener à reporter une tâche par peur de l’échec.
La procrastination peut être le symptôme d’un trouble psychologique plus profond, comme la dépression ou l’anxiété.
Bien sur la procrastination peut également résulter d’une mauvaise gestion de son temps (on n’arrive pas à s’organiser, on s’y prend à la dernière minute, et on se retrouve submergé par les tâches à accomplir), de distractions (notre environnement, notre téléphone, les réseaux sociaux) et d’un manque d’autorégulation. Cependant elles sont souvent combinées à d’autres causes plus profondes.
Des raisons externes
Les facteurs externes incluent l’environnement, la pression sociale et les exigences académiques ou professionnelles. Par exemple, un milieu de travail bruyant peut nuire à la concentration et favoriser la procrastination.
Si en particulier ce n’est pas nous, mais notre hiérarchie qui définit le « Quoi », le « Pourquoi » et le « Comment » de notre travail, si nous n’avons pas, en particulier pour une tâche complexe, un minimum d’autonomie pour remettre du sens, proposer notre approche pour atteindre un objectif, la porte à la procrastination est ouverte.
Conséquences de la Procrastination
La procrastination peut engendrer du stress, de la culpabilité, et une dégradation de l’estime de soi, et un cercle vicieux autour de ces trois conséquences. Si c’est un schéma répétitif bien ancré, cela peut conduire à des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété ou la dépression. Elle peut également avoir des répercussions sur notre vie sociale, et nos relations
Comment sortir de la Procrastination ?
Avant d’appliquer les conseils de gestion du temps -répandus et souvent pertinents- et de mettre en place une routine pour développer son autodiscipline, prendre le temps d’analyser son fonctionnement sera déterminant, car cela fera émerger des solutions sur mesure :
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- Observer dans quelles circonstances on procrastine :
- A quel plan de vie la procrastination s’applique t-elle ?
- Quelle est la petite musique de notre mental dans ces moments là ? quel message envoie-t-il ?
- Observer une situation dans laquelle il n’y a pas de procrastination ? pourquoi ?
- Identifier les mécanismes psychologiques à l’œuvre :
- Les questions du sens, de valeur, de plaisir et d’émotions positives entrent-elles vous semblent-elles à l’œuvre dans votre fonctionnement ?
- Vos besoins profonds, vos intentions sont-ils clairs ?
- Le cas échéant débusquer et recalibrer ses croyances limitantes
- Y a-t-il une ou des croyances limitantes et des drivers(1) qui génèrent de la procrastination : « je ne serai pas à la hauteur », « il faut que ce soit parfait » « je n’y arriverai pas »
- Remettre le sens et les émotions positives au centre du jeu
- Se donner des objectifs réalistes, appuyés sur des intentions justes pour soi
- Identifier les routines et outils qui vous conviennent et peuvent vous aider.
- Observer dans quelles circonstances on procrastine :
Conclusion
La procrastination est un phénomène complexe. Il est essentiel, pour chaque personne concernée, de comprendre les mécanismes psychologiques qui s’appliquent à sa situation, car c’est ainsi qu’elle pourra mettre en place une approche adaptée pour la surmonter. Cette analyse peut se mener seul, si l’introspection nous est familière. Elle peut également être menée avec un coach qui vous accompagnera individuellement ou à l’occasion d’ateliers dédiés.
N’oubliez pas que vous disposez de nombreuses ressources pour vous aider dans cette démarche !
[1] Un driver est un message inconscient verbal ou non verbal souvent délivré par les figures parentales ou l’environnement durant l’enfance, et qui agit comme une injonction.